Chaque métier, chaque domaine d’activité a son propre vocabulaire parfois nommé « jargon ».
Dès les premiers jours du confinement sont apparus des mots quasiment nouveaux, du moins dans leur acception. Et presque toujours en anglais. En voici un bref survol partiel.
Dans ce qui touche à l’aspect médical du confinement
Malheureusement, force est de constater, une fois encore, que nous, les Français, ne faisons preuve que de très peu d’imagination et que nous laissons l’anglais s’imposer (oui, encore !).
Comme on le dit couramment, de ce point de vue, « Y’a pas photo ! »
Les clusters
On a commencé à parler de « clusters » pour désigner des foyers d’infection, terme pourtant répandu ! Le mot « foyer » serait-il devenu obscène tout d’un coup ? Pour moi qui ai traîné mes guêtres dans l’informatique pendant de nombreuses années, un « cluster » représentait un ensemble de serveurs, et ce depuis fort longtemps ! « Cluster » qu’on pouvait d’ailleurs remplacer par « ferme » de serveurs.
Le tracking
Qui n’a pas entendu ce mot ces derniers jours ? Il désigne la possibilité de « tracer » les individus, pour savoir, au moyen d’une application pour smartphone (autre mot anglais), s’ils sont passés à proximité d’une personne contaminée. Et pourtant, notre langue possède le mot « traçage », aussi générique, pour désigner la même chose en moins violent. Parce que j’estime, moi, que « tracking » fait penser à « traque (r) » et ce mot sonne étrangement à mes oreilles. On a aussi parlé à ce propos de « contact tracing » ce qui démontre que « traçage » est tout aussi approprié.
Dans le vocabulaire de la pandémie
Le COVID-19
Pensez-vous que ce mot soit français ? Eh non : il est aux 3/4 international (CO pour « corona », VI pour « virus » 19 pour l’année de découverte. Et « D » me direz-vous ? Eh bien D veut dire « disease » c’est-à-dire maladie… en anglais.

Bien sûr, il faut nommer les choses pour qu’elles soient reconnues par le plus grand nombre. C’est un sigle, acceptons-le ainsi.
Le clapping
Encore un mot anglais pour désigner des applaudissements. Ici, on comprend qu’il s’agit des applaudissements quotidiens à 20h. Après avoir aussi désigné la façon (différente) qu’ont les supporters Islandais d’encourager leur équipe de football.
Et encore avons-nous échappé au « Social distancing » évoqué par un tweet (eh oui, encore un mot anglais) d’un président d’Outre-Atlantique. Je lui préfère la « distanciation physique » : la « distanciation sociale », adoptée par certains commentateurs, est une aberration !
Et notre vocabulaire à nous ?
Soyons fiers de nos « Coronapéros » (parfois « bâtardisés » en « Apéro-Skype » ou encore en « Apéro facetime » (encore plus exclusif puisque FaceTime est propre au monde Apple). On aurait aussi pu dire « ApéroVisio » ou « ApéroVidéo » (qui diffère de « apéro vider eau ! »).
Si l’on résume, la maladie a son langage en anglais. Les moyens pour l’oublier un peu sont en français. Heureusement qu’en photo, une image donnée peut toujours être comprise de la même manière, quelle que soit la langue de qui la regarde !
Et maintenant, pour le dé-confinement ? Un maître mot : vigilance !
Nota : l’image de titre est extraite d’une vidéo prise par un drone de la Préfecture de Police de Paris et publiée sur son compte Facebook.