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[Test] Objectif Pentax DA ★ 16-50 mm f/2.8 [version 2020]

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Le test de l’objectif SMC Pentax-DA ★ 16-50 mm f/2.8 ED AL [IF] SDM a été effectué avec un Pentax K-3II - English Version

 

Cet objectif Pentax DA ★ 16-50 mm f/2.8 a déjà fait l’objet d’un test publié en janvier 2016. Toutefois, en août 2020, nous avons annoncé que certains objectifs seraient retestés. Après le D FA 24-70 f/2.8, voici donc un nouveau test de son « alter-ego » (mais pas forcément égal) pour format APS-C. Ceci, bien sûr, dans l’attente de l’arrivée, annoncée par Ricoh pour début 2021, d’un nouveau 16-50 mm f/2.8 à motorisation PLM et qui, par conséquent, ne s’adressera pas à tous les boîtiers APS-C.

Le SMC Pentax-DA ★ 16-50 mm f/2.8 ED AL [IF] SDM n’est pas, principalement en raison de son prix, ce que l’on appelle un “objectif de kit”. Pour autant, au moins d’un point de vue théorique, c’est l’objectif standard idéal pour les boîtiers APS-C. Autrement dit, l’objectif utilisable dans la plupart des situations, comme peut l’être un D FA 24-70 mm f/2.8 sur un boîtier plein format.

Présentation de l’objectif SMC Pentax-DA ★ 16-50 mm f/2.8 ED AL [IF] SDM

Généralités

La plage focale de ce zoom, y compris si on la ramène à son équivalent en plein format, va du grand angle (16 mm équivalent 24 mm) au court téléobjectif (50 mm équivalent 75 mm). Cette amplitude à peine supérieure à 3 (rapport entre la focale haute et la focale basse), le range dans la catégorie des meilleurs zooms. Sur le plan des résultats, s’entend.

Focus

On remarquera qu’il bénéficie d’un dispositif de mise au point interne (IF, Internal Focus) qui lui évite de s’allonger lors de la mise au point. En revanche, contrairement à son « grand frère », le DA ★ 50-135 f/2.8, il s’allonge d’environ 4 cm au changement de focale d’une extrémité à l’autre de la plage.

Étanchéité

Même si l’indication ne figure pas dans son appellation « officielle », c’est un objectif « AW » (All Weather) construit pour être utilisable dans des conditions difficiles : poussière, pluie, neige. Mais, évidemment, il n’est pas étanche sous l’eau ! Si, par inadvertance, il venait à tomber dans l’eau, un « repêchage » immédiat devrait limiter, voire supprimer, tout risque. Mais, de toute manière, il vaut mieux éviter ces situations avec tous les objectifs et boîtiers qui ne sont pas, d’origine, prévus pour fonctionner dans l’eau.

Pare-soleil et monture pour filtre

Le pare-soleil fourni, de forme tulipe, comporte la traditionnelle (chez Pentax) trappe permettant, même lorsqu’il est en place, de manœuvrer un filtre polarisant.

On notera, au surplus, que la monture de filtre ne tourne pas au changement de focale et en mise au point (mise au point interne, « IF »).

Prise en main du DA ★ 16-50 mm f/2.8

Le Pentax DA ★ 16-50 mm f/2.8 pèse 565 g, poids égal à celui d’un de ses concurrents, le Sigma 17-50/2.8, mais supérieur à celui d’un autre concurrent le Tamron 17-50/2.8 (430 g). L’un comme l’autre de ces deux concurrents ne sont plus fabriqués en monture Pentax.

On ne ressent aucune gêne à l’utilisation sur un boîtier APS-C de Pentax, quel qu’il soit. L’équilibre boîtier/objectif est très bon et le poids de l’ensemble très acceptable pour la plupart des photographes. Mais il ne saurait être question de l’utiliser sur boîtier FF autrement qu’en mode crop APS-C : le cercle optique est strictement celui d’un APS-C et ne couvre pas le capteur 24×36. On obtiendrait des images bordées d’un cercle sombre, même en crop 1:1. (voir ci-dessous « Sur un FF »).

Sa distance minimale de mise au point (0,30 m) est très confortable et permet même d’envisager dans certains cas, à la focale maximale, la photographie rapprochée, pas tout à fait la proxi-photographie cependant. Sans pour autant en faire pour cet usage l’objectif idéal, bien sûr. En effet, le rapport de grandissement est d’environ 1:5 (0,21x).

Avec un K-5 IIs - 1/6400s à f/2.8 - ISO 1600 - 50mm
Avec un K-5 IIs – 1/6400s à f/2.8 – ISO 1600 – 50 mm

 

Prise en main et ergonomie : 10

Le DA ★ 16-50 mm f/2.8 côté technique

Caractéristiques techniques (cliquer pour voir)
PENTAXsmc PENTAX-DA★16-50mm f/2.8 ED AL[IF] SDMMonture KAF2
KAF2 Mount
Specifications
Focales
Focal lengths
16mm à 50mm
16mm to 50mm
Equivalent 35mm sur un APS-C
35mm equivalent on an APS-C camera
24,5mm à 76,5mm
24,5mm to 76,5mm
Angle de champ / de vue

Angle of view
83° à 31,5° avec un boîtier numérique Pentax

83° to 31,5° with a Pentax DSLR
Plage d'ouvertures
Aperture Range
f/2,8 - f/22
Diaphragme
Diaphragm
9 lamelles
9 blades
Lentilles - Groupes


Elements - Groups
15 lentilles en 12 groupes
3 lentilles asphériques - 2 lentilles en verre ED (Extra Low Dispersion)

15 elements in 12 groups
3 aspherical lenses - 2 elements with Extra Low Dispersion (ED) glass
Distance minimale de mise au point
Minimum focusing distance
0,30 m
Grossissement maximum
Magnification ratio
0,21X
QuickShiftOui - Yes
Moteur AF

AF Engine
SDM
Autres
Others
Diamètre de filtre
Filter diameter
77 mm
Tropicalisé

Weather protection
Oui

Yes
Dimensions(longueur / diamètre) (Length / diameter)
98,5mm / 84mm
Poids
Weight
565gr
Accessoires

Accessories
Bouchons avant & arrière - Pare-soleil - Sac

Front and rear caps - Hood - Bag
Compatible FFMode Crop

No : mode crop only
Les objectifs ★ (STAR)

Chez Pentax, les objectifs ★ (STAR) représentent le haut de gamme en matière de performances. Non seulement en termes de performances pures (qualité optique, netteté, homogénéité), mais aussi en termes de fabrication, avec des matériaux de qualité offrant tout à la fois robustesse et perfectionnements.

Parler de robustesse au sujet du DA ★ 16-50 mm f/2.8 peut prêter à sourire. Ceux qui ont possédé un exemplaire « à problèmes » riront jaune, probablement. Et pourtant ! Il a été conçu comme un haut de gamme, mais à l’époque de sa mise sur le marché (2007) les normes n’étaient pas encore ce qu’elles sont aujourd’hui.

La formule optique

La formule optique est représentée dans le schéma ci-dessous :

Schéma optique du Pentax DA * 16-50 mm f/2.8
Schéma optique du Pentax DA ★ 16-50 mm f/2.8

 

Comme on le voit, la formule optique du DA ★ 16-50 mm f/2.8 comprend :

  • 2 lentilles en verre ED (Extra-low Dispersion) : leur rôle est surtout d’éliminer au maximum les aberrations chromatiques en évitant la dispersion de la lumière. Le corollaire, ce sont des images en principe plus nettes.
  • 3 lentilles asphériques : leur utilisation permet de concevoir des objectifs plus petits (et plus légers). Elles corrigent la coma et les aberrations optiques, notamment en position grand-angle. La coma (du latin coma, comète) est une aberration qui se forme sur les images qui ne sont pas exactement dans l’axe principal, donc notamment sur les bords.

Le diaphragme comporte 9 lamelles, comme souvent (mais pas toujours*) dans la série ★. Pour les objectifs dédiés à la macro, cela rend le bokeh plus « crémeux ». Pour les autres, tels ce DA ★ 16-50 mm f/2.8, cela rend plus douces et progressives les transitions entre les différents plans d’une photo.

Qualité de construction

La série ★ (Star) de Pentax est caractérisée, entre autres, par une haute qualité de fabrication.

La baïonnette est métallique, usinée évidemment avec toute la précision souhaitable pour éviter tout jeu. Aucune critique à faire sur ce point.

La baïonnette du Pentax DA★ 16-50/2.8
La baïonnette du Pentax DA★ 16-50/2.8

 

Si le fût est constitué essentiellement de polycarbonate, celui-ci est de grande qualité. Il ne présente aucun caractère « économique ». Les bagues de mise au point et de zooming, recouvertes d’un revêtement caoutchouté, sont bien étudiées : leur manipulation est agréable et aisée, leur largeur étant adaptée à toutes sortes de mains.

Motorisation

Le moteur SDM apparaît aujourd’hui très dépassé, non pas en précision, mais en rapidité de fonctionnement, par les dernières productions de Pentax. Nous n’entrerons pas à nouveau dans la polémique qui a entouré cet objectif des années durant. On se bornera juste à rappeler qu’une proportion, certes minoritaire, mais trop importante en valeur absolue, d’exemplaires de cet objectif a connu de très gros déboires avec des défaillances répétées de la motorisation SDM. Le lecteur pourra, à ce propos, se reporter à notre étude sur les problèmes des objectifs Pentax. Il y trouvera, notamment, des liens vers des sites proposant une procédure de contournement du problème, par reprogrammation de l’EEPROM de l’objectif. En revanche, son silence de fonctionnement peut être souligné.

Quick Shift

Le DA ★ 16-50 mm f/2.8 bénéficie de la fonctionnalité « quick Shift ». Rappelons, pour ceux qui l’ignoreraient encore, que cela permet d’ajuster ou de légèrement modifier manuellement la mise au point après que l’AF a opéré. Un confort non négligeable dans bien des situations. Mais il faut, pour cela, que la manipulation de la bague de mise au point soit suffisamment souple et précise. C’est le cas ici.

Ce zoom bénéficie d’une construction tropicalisée de type « AW » (« All Weather », « tout temps ») supérieure à la finition « WR » (« Water résistent », résistant à l’eau). Cela lui permet d’être utilisé sans grosse crainte en conditions difficiles : pluie, neige, poussières. Pour autant, cela n’en fait pas un objectif utilisable sous l’eau.

 

Construction & Finition : 6

Spécifications (techniques) : 10

Côté optique

PENtaxKlub ne disposant pas de laboratoire, nos tests ne sont pas mesurés par des outils. Nous souhaitons apporter un point de vue utilisateur et essentiellement photographique. Nos commentaires et note technique sont donc le fruit d’une analyse visuelle.

À noter que pour tout objectif, même le meilleur, il est toujours possible d’obtenir des imperfections visuelles (et plus particulièrement avec les AC), quelles que soient la focale et/ou l’ouverture.

Images de test

Toutes les photos utilisées pour les tests ont été prises en RAW (PEF ou DNG) et, sauf mention explicite, n’ont pas été développées (brut capteur) ou retouchées.

Nota : Pour toutes les images, les conditions de prise de vue sont les suivantes :

  • appareil sur pied, en mode M (manuel), assistance AF activée
  • déclenchement à la télécommande (après ajustement de l’ouverture et de l’exposition)
  • mise au point au moyen du seul collimateur central
zone de mise au pointfocale 16 mmfocale 24 mmfocale 34 mmfocale 50 mm

La mise au point est effectuée, au moyen du seul collimateur central, sur la zone matérialisée par un point bleu dans l'image ci-dessus

ouverture image entière détail
f/2.8 (PO)
f/4
f/5.6
f/8
f/11
f/16
ouverture image entière détail
f/2.8 (PO)
f/4
f/5.6
f/8
f/11
f/16
ouverture image entière détail
f/2.8 (PO)
f/4
f/5.6
f/8
f/11
f/16
ouverture image entière détail
f/2.8 (PO)
f/4
f/5.6
f/8
f/11
f/16
Aberrations chromatique et flare

Tout objectif est susceptible de produire des aberrations chromatiques (AC) et du flare.

Les AC apparaissent sous forme d’une frange violette (ou verte), désagréable à l’œil. Elles se forment quand les 3 couleurs de la lumière blanche (Rouge, Vert et Bleu) traversent une lentille, se séparent et ne se rejoignent pas au bon endroit pour produire une image nette. Le flare se manifeste dans certaines conditions de lumière, comme, par exemple, quand le soleil envoie ses rayons en biais sur l’objectif.

C’est pourquoi nous préférons juger un objectif dans des situations d’images courantes et non exceptionnelles.

AC et flare à 16mm f/2.8
AC et flare à 16 mm f/2.8
Extrait 100% - AC et flare à 16mm f/2.8 -
Extrait 100 % – AC et flare à 16 mm f/2.8 –
AC et flare à 16mm f/5.6
AC et flare à 16 mm f/5.6
Extrait 100% -AC et flare à 16mm f/5.6
Extrait 100 % -AC et flare à 16 mm f/5.6
AC et flare à 50mm f/2.8
AC et flare à 50 mm f/2.8
Extrait 100% - AC et flare à 50mm f/2.8
Extrait 100 % – AC et flare à 50 mm f/2.8
AC et flare à 50mm f/5.6
AC et flare à 50 mm f/5.6
Extrait 100% - AC et flare à 50mm f/5.6
Extrait 100 % – AC et flare à 50 mm f/5.6

 

L’examen des images ci-dessus, et notamment des extraits 100 %, permet de tirer les conclusions qui suivent.

Pour les AC

Elles sont bien présentes à la focale de 16 mm et à la pleine ouverture, notamment tout autour de la source lumineuse, sur le bord des feuilles. Elles vont en s’atténuant au fur et à mesure que l’on s’éloigne de cette source lumineuse. Toutefois, elles sont toujours présentes, mais bien plus faibles, à f/5.6.

À la focale de 50 mm et à pleine ouverture, s’il en reste encore quelques traces, elles sont bien plus affaiblies et donc plus faciles à corriger. À cette focale et à f/5.6, elles ont complètement disparu.

Pour le flare

À la focale minimale et à pleine ouverture, on note du flare sur la partie proche de la source lumineuse (affaiblissement du contraste) et aussi des traces lumineuses parasites, notamment, sur l’extrait, immédiatement à droite du mot « Klub » du filigrane). Bien entendu, cette trace est aussi visible sur l’image entière. À f/5.6, ce flare est accentué et devient encore plus visible, alors que l’angle de prise de la photo n’a pas changé.

À 50 mm, il n’est pas réellement décelable. Il faut, pour en voir, observer l’extrait 100 % à la pleine ouverture et constater un contraste moindre près de la source lumineuse, ce qui est normal. Tout rentre dans l’ordre à f/5.6.

PentaxKlub recommande l’utilisation systématique du pare-soleil pour limiter autant que faire se peut l’apparition du flare. Et accessoirement, cela constitue une première protection de la lentille frontale.

Vignettage

Dans les conditions de prise de vue (voir ci-après, « Distorsions »), le vignetage est important à la plus courte focale, de la pleine ouverture (f/2.8) et jusqu’à f/4. Légèrement visible à f/5.6, il disparaît ensuite.

À 24 mm, il est négligeable à toutes les ouvertures. Curieusement, il réapparaît à la plus longue focale (50 mm) et à la pleine ouverture, pour être inexistant aux autres ouvertures.

Pour ce qui est de son traitement, la plupart des bons logiciels de post-traitement sauront le faire disparaître si l’on en ressent le besoin.

Distorsions
f/2.8 à 16mm
f/2.8 à 16 mm
f/4 à 16mm
f/4 à 16 mm
f/5.6 à 16mm
f/5.6 à 16 mm
f/8 à 16mm
f/8 à 16 mm
f/2.8 à 24mm
f/2.8 à 24 mm
f/4 à 24mm
f/4 à 24 mm
f/5.6 à 24mm
f/5.6 à 24 mm
f/8 à 24mm
f/8 à 24 mm
f/2.8 à 50mm
f/2.8 à 50 mm
f/4 à 50mm
f/4 à 50 mm
f/5.6 à 50mm
f/5.6 à 50 mm
f/8 - 50mm
f/8 – 50 mm

 

Les conditions de prise de vue ont été les suivantes :

  • prise de vue en extérieur par temps « mitigé », et éclairage changeant, ce qui explique les variations de colorimétrie
  • appareil sur pied à une distance constante (environ 4 m), quelle que soit la focale
  • déclenchement par télécommande

Les images ci-dessus se suffiraient presque à elles-mêmes. Outre le vignetage constaté et expliqué ci-avant, on note une distorsion en barillet extrêmement importante à 16 mm, quelle que soit l’ouverture, celle-ci n’ayant aucune incidence sur le phénomène. De plus, cette distorsion n’est pas régulière, avec des différences considérables entre le haut et le bas de l’image. Autant dire que la correction, à cette focale, présentera d’énormes difficultés, sauf à rogner largement les bords de l’image.

Les choses s’arrangent nettement à 24 mm et davantage encore à 50 mm, sans pour autant que la situation soit entièrement satisfaisante.

Bien sûr, en conditions réelles de prise de vue (paysage, notamment), cette distorsion ne posera pas de gros problèmes et sera acceptable. Cela signifie que cet objectif ne pourra pas être utilisé dans toutes les situations de prises de vues, notamment les formes géométriques (architecture de près, objets rectangulaires,…). Sauf, évidemment, à se satisfaire d’images imparfaites ou à post-traiter patiemment, longuement, et avec beaucoup de soin.

Homogénéité et netteté de l’image

Les conditions de prise de vue sont les mêmes que pour les images de tests.

Zone de mise au pointfocale 16 mmfocale 24 mmfocale 34 mmfocale 50 mm
La zone de MaP est matérialisée par le point bleau au centre de l'image
La zone de MaP est matérialisée par le point bleu au centre de l’image

 

ouverture Centre Bord
f/2.8 (PO)
f/4
f/5.6
f/8
ouverture Centre Bord
f/2.8 (PO)
f/4
f/5.6
f/8
ouverture Centre Bord
f/2.8
f/4
f/5.6
f/8
ouverture Centre Bord
f/2.8
f/4
f/5.6
f/8

Généralement, l’homogénéité et la netteté de l’image ne posent pas de grand problème avec des objectifs à focale fixe. En tout cas pour ceux qui ont été conçus pour le numérique. Pour autant, bien sûr, que le photographe ne néglige pas sa mise au point. Certes, il existe des exceptions, mais elles étaient bien plus fréquentes avec les objectifs de l’ère argentique qui privilégiaient le centre de l’image, au détriment de la périphérie.

Il n’en va pas de même avec les zooms, pour lesquels il est bien plus difficile de composer une formule optique qui assure homogénéité et netteté de l’image sur l’ensemble du champ couvert, quelle que soit la focale.

Ce Pentax DA ★ 16-50 mm f/2.8 en est, au moins partiellement, l’illustration.

Analyse des images

Quelle que soit la focale, la netteté au centre de l’image apparaît correcte, avec un petit bémol à 16 mm f/2.8 : l’image agrandie s’avère plutôt nette au centre avec toutefois, quand on s’en éloigne, un certain manque de « vigueur » entraînant une impression de flou. À cette focale et à la même ouverture, le bord ne laisse aucun doute : c’est plutôt flou et sans relief. Aux ouvertures suivantes (de f/4 à f/8), la situation s’améliore considérablement et progressivement tant au centre que sur le bord de l’image avec cependant toujours un niveau légèrement moins bon sur le bord. Rien de grave cependant. On en conclura que, à 16 mm, la pleine ouverture doit, quand c’est possible, être évitée.

La situation est bien meilleure, quelle que soit l’ouverture, à 24 mm, sans toutefois être parfaite à f/2.8. Et, bien sûr, elle s’améliore en fermant le diaphragme. Le bord, encore un peu à la traîne à pleine ouverture, devient tout de même très exploitable à partir de f/4.

À 34 mm et 50 mm, même si la pleine ouverture se montre, comme on peut s’y attendre, un cran en dessous de ce que l’on considère comme excellent, l’homogénéité générale ne donne pas lieu à de fortes critiques.

Pour résumer sur ce point, à condition d’éviter, pour des sujets proches, la plus grande ouverture à 16 mm, le Pentax DA ★ 16-50 mm f/2.8 donnera, dans la plupart des situations, des images de très bonne qualité. On ne peut pas demander à un tel zoom d’avoir la précision d’un objectif macro.

Bokeh
zone de mise au pointfocale 16 mmfocale 50 mm
Bokeh - Le point bleu central représente la zone de mise au point
Bokeh – Le point bleu central représente la zone de mise au point
f/2.8 f/5.6
Parler de « bokeh » à la focale de 16 mm, quelle que soit l’ouverture choisie, relève au mieux de l’utopie, au pire de la plaisanterie. Pour obtenir un fond « crémeux » il faudrait photographier l’objet de très près (30 cm, distance mini de MaP) et s’assurer que le fond est très éloigné du sujet, bien plus qu’ici (4 m environ) Il existe une certaine différence de bokeh avec l’image précédente. Toutefois, sur ce point, l’influence de la focale est bien plus importante que celle de l’ouverture et, dans les faits, le gain en profondeur de champ n’est guère important. Ceci ne peut que renforcer l’avis exprimé sur l’image à f/2.8.
f/2.8 f/5.6
Voilà une illustration de l’incidence de la focale sur le bokeh. La distance de MaP est restée la même. Sans être brillantissime, le bokeh à 50 mm f/2.8 est bien plus intéressant qu’à 16 mm, même ouverture.

On en trouve aussi l’illustration dans l’image du papillon en galerie, au bas de cet article.

Classiquement, en fermant le diaphragme, pour une même focale, on augmente la profondeur de champ et on « dégrade » le bokeh.

 

Qualité image (homogénéité, netteté et distorsion) : 27

Qualité optique (AC, flare, vignettage) : 25

 

Sur un FF

Comme la plupart des zooms DA de Pentax, ce 16-50 n’est pas compatible avec le plein format (24×36), quelles que soient la focale et l’ouverture. Le vignetage est si important qu’il « mange » une grande partie de l’image. Certes, il va en s’atténuant en montant en focale, mais, même à 50 mm, il reste très visible, y compris en crop 1:1. Les images ci-dessous en apportent l’illustration.

Sur boîtier K-1 II à 16mm
Sur boîtier K-1 II à 16 mm
A 50mm
À 50 mm
En crop 1:1 sur Pentax K-1 II
En crop 1:1 sur Pentax K-1 II

 

Tarif et Concurrence

Au moment de l’écriture de ce nouveau test du Pentax DA ★ 16-50 mm f/2.8, son tarif catalogue, hors promotions, est de 1 099 €. C’est une somme que bien peu de photographes sont aujourd’hui prêts à dépenser pour un objectif qui a subi tant d’avatars.

Sur le marché du neuf, à qualité comparable, il n’existe que le 17-50/2.8 de Sigma, à moins de 350 €, mais disponible pour combien de temps encore ? Sans doute le temps d’écouler les stocks existant chez les revendeurs qui en possèdent encore, car Sigma, nos lecteurs le savent, a décidé d’abandonner la monture K.

Sur le marché de l’occasion, on peut aussi trouver ce même Sigma à prix intéressant, ainsi que son homologue (sur le plan des focales) fabriqué par Tamron. Mais ni l’un ni l’autre ne sont protégés contre les intempéries et/ou les poussières (ni AW ni WR). Ils ne peuvent donc pas concurrencer le Pentax sur ce point.

En fait, si concurrence il y a, on pourrait encore la trouver chez Pentax soit avec le DA 17-70/4 (aujourd’hui discontinué, mais trouvable en occasion), soit avec le très bon DA 16-85/3.5-5.6. Chacun aura toutefois noté :

  • qu’il ne s’agit pas d’objectifs de la série Star
  • que l’ouverture maximale n’est pas aussi grande que celle du DA ★ 16-50 mm f/2.8 et qu’en outre, sur le 16-85, elle est glissante.

On attend donc avec une certaine impatience la version II annoncée de ce zoom, probablement très améliorée s’agissant de la motorisation (PLM au lieu de SDM), mais à un prix sans doute plus élevé et réservé uniquement aux boîtiers compatibles KAF4. L’avenir à moyen terme nous renseignera.

 

Conclusion

Le Pentax DA ★ 16-50 mm f/2.8 est, globalement, un zoom d’une qualité optique remarquable. Il produit des images de grande précision, avec une colorimétrie fidèle. On l’utilisera tout particulièrement dans les circonstances courantes de la vie : paysage, photo de rue, portrait (il est l’équivalent, en champ cadré, d’un 75 mm sur boîtier FF). On pourra aussi lui trouver quelques qualités en photo rapprochée (MaP mini à 30 cm). Bref, un objectif intrinsèquement très polyvalent.

Ce qui est bien Ce qui est moins bien
  • Ouverture maximale f/2.8 fixe
  • Qualité des images
  • Qualité globale de fabrication (motorisation exceptée)
  • Fiabilité pouvant être sujette à critiques
  • Distorsion
  • Sensibilité aux AC et, dans une moindre mesure, au flare
  • Vignetage
  • Prix

On pourrait penser, à la lecture de ce « bilan » que cet objectif est à éviter. Pour en avoir possédé un exemplaire durant 4 ans, je suis d’avis que ce serait une erreur. Beaucoup ont considéré que mon exemplaire était exceptionnel. Quoi qu’il en soit, utilisé dans de bonnes conditions de lumière, le DA ★ 16-50 mm f/2.8 satisfera son propriétaire dans la plupart des cas. Rendons-lui aussi justice : les exemplaires neufs produits après 2012, sont beaucoup moins sujets aux problèmes de motorisation que ceux produits antérieurement.

Mais, bien évidemment, on a le droit de lui préférer un de ses concurrents dont le rapport qualité/prix est sans le moindre doute supérieur.

Note

Prise en main et ergonomie 10 Sans reproche et bien pensé : le DA 16-50 est d’une utilisation aisée
Construction et finition 6 Construction et finition sont exemplaires, même 13 ans après la mise sur le marché
Spécifications (technique) 10 Sans reproche là encore : la présence du quick-shift est un avantage très utile.
Qualité image (homogénéité, netteté et distorsion) 27 Si la netteté est excellente, particulièrement au centre de l’image, les bords sont en retrait. La distorsion est énorme aux plus courtes focales.
Qualité optique (AC, flare, vignettage) 25 Les AC sont relativement faciles à corriger. Le flare peut être évité. La vignetage peut être corrigé aussi, mais il est trop important à courte focale et aux plus grandes ouvertures.
Note globale 78/100

 

(*) Les DA★ et D FA★ récents bénéficient tous de 9 lamelles de diaphragme, certains FA★ aussi. Mais d’autres FA★, F★ et A★ ne comportent « que » 8 lamelles.

 

Galerie

Les photos de la galerie peuvent avoir fait l’objet d’un développement.

(Nota : certaines images ci-dessous ont été prises avec des boîtiers K-5 et K-5 IIs)

Repas familial - 1/500s à f/7.1 - ISO 100 - 50mm - -1EV/IL
Repas familial – 1/500s à f/7.1 – ISO 100 – 50 mm – -1 EV/IL
Foulque - 1/320s à f/3.5 - ISO 100 - 50mm
Foulque – 1/320s à f/3.5 – ISO 100 – 50 mm
Piéride - 1/250s à f/7.1 - ISO 100 - 50mm
Piéride – 1/250s à f/7.1 – ISO 100 – 50 mm
Rue du Quartier Latin - 1/60s à f/6.3 - ISO 200 - 34mm (©Valia - Post-Trait. Micaz)
Rue du Quartier Latin – 1/60s à f/6.3 – ISO 200 – 34 mm (©Valia – Post-Trait. Micaz)
Sagrada Familia (Barcelone) - K-5 - 1/250s à f/8 - ISO 400 - 21mm
Sagrada Familia (Barcelone) – K-5 – 1/250s à f/8 – ISO 400 – 21 mm
Travaux pour un canal WR ? - 1/640s à f/8 - ISO 200 - 21mm
Travaux pour un canal WR ? – 1/640s à f/8 – ISO 200 – 21 mm
Abbaye de Fontevraud - K-3II - 1/160s - f/9 - ISO 100 (21mm) ©Fyve
Abbaye de Fontevraud – K-3II – 1/160s – f/9 – ISO 100 (21 mm) ©Fyve
Autour de l'Abbaye de Fontevraud - K-3 II - 1/100s - f/5.6 - ISO 640 (16mm) ©Fyve
Autour de l’Abbaye de Fontevraud – K-3 II – 1/100s – f/5.6 – ISO 640 (16 mm) ©Fyve
Au parc Güell (Barcelone) - K-5 - 1/25s à f/9 - ISO 640 - 39mm
Au parc Güell (Barcelone) – K-5 – 1/25s à f/9 – ISO 640 – 39 mm
Dans les rues de Paris - 1/100s à f/5.6 - ISO 100 - 16mm
Dans les rues de Paris – 1/100s à f/5.6 – ISO 100 – 16 mm
Quartier Latin - 1/50s à f/6.3 - ISO 200 - 28mm (Valia - Post-trait. Micaz)
Quartier Latin – 1/50s à f/6.3 – ISO 200 – 28 mm (©Valia – Post-trait. Micaz)

 

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