Le test du Pentax DA 55-300 mm a été effectué avec un Pentax K-1.
Le DA 55-300 mm ED PLM WR RE (ouf !) est le troisième de la série des « 55-300 » de Pentax. Pour les significations, le glossaire vous aidera. Les deux premiers ont été comparés par PentaxKlub il y a quelques mois. Que peut bien apporter ce nouveau zoom ? Comment se situe-t-il en termes de performances générales par rapport à ses prédécesseurs ?
Nous allons tenter d’apporter des réponses à ces deux questions.
Les prises de vue ont principalement été effectuées en mode APS-C, comme il se doit pour un objectif « DA ». Toutefois, nous vous présenterons aussi des images réalisées en mode « FF », afin de permettre les comparaisons avec ses « frères aînés ». La séquence vidéo a été enregistrée sur un Pentax K-70.
Présentation de l’objectif DA 55-300 mm ED PLM WR RE
À la prise en main, on ne ressent pas une impression de poids excessif. Ce zoom ne pèse en effet que 442 g sans pare-soleil et 471 g avec son pare-soleil PH-RBK 58.
Sa plage de focales (« range » pour les anglicistes) s’étend du moyen télé (55 mm) au télé « normal » (300 mm), soit une amplitude d’environ 5,5 fois la courte focale. Cette amplitude est relativement rare chez Pentax : on n’y rencontre de fortes amplitudes que sur les zooms grand public.
Si l’on voulait ramener cette plage de focales à celle d’un objectif pour le plein format, elle irait d’environ 85 mm à 460 mm. On imagine le poids et le format d’un tel « engin » !
Sa longueur en mode « replié » (non fonctionnel) est de 89 mm, grâce à l’adoption d’une structure télescopique. Il s’allonge considérablement à la plus longue focale.
Au chapitre des déceptions se trouve l’ouverture maximale. Elle est maintenant de 4.5 à la plus courte focale (contre 4 dans les anciennes versions) et de 6.3 à la plus longue (5.8 dans les versions précédentes). On nous dit que la meilleure montée en ISO des boîtiers récents rend cette évolution peu perceptible. C’est exact. Mais, dans les faits, cela a une influence négative sur le bokeh des images.
On ne reviendra que très brièvement sur la protection tout temps (une tradition chez Pentax) et sur le quick-focus bien présent.
Prise en main
L’aspect
Notons la présente d’un bouton sur le fût de l’objectif. Lorsque l’on appuie sur ce bouton on peut, par rotation de la bague de zooming, mettre le zoom en position « repliée » (voir l’image de titre). Il devient alors non fonctionnel mais nettement plus court et donc plus facile à transporter.
Le revêtement caoutchouté présente un aspect bien dans la ligne des nouveaux objectifs de Pentax. Son toucher est agréable : les doigts ne glissent pas.
Les bagues de zooming et de mise au point
La bague de mise au point, très étroite et située près de la monture, présente une très bonne fluidité, ni trop faible, ni trop forte. Elle favorise l’utilisation du « quick shift ».
Ce n’est malheureusement pas le cas de la large bague de zooming, dont la fermeté trop importante présente des inconvénients en vidéo (voir ci-après). Mais ce qui est un inconvénient en vidéo est un avantage en photo. En effet, si l’on penche l’appareil vers le haut ou vers le bas, la focale ne change pas intempestivement. Elle est bien contenue par cette fermeté de la bague.
Le DA 55-300 PLM côté technique
Plage de focales | 55mm à 300mm |
Equivalence en format 135mm | 84,5 mm à 460mm (sur un reflex numérique Pentax APS-C) |
Ouverture maximale | f/4.5 à 55mm f/6.3 à 300mm |
Ouverture minimale | f/22 à 55mm f/32 à 300mm |
Diaphragme | 9 lamelles (circulaire : 55mm : f/4.5-9 ; 300mm :f/6.3-13) |
Contrôle du diaphragme | Automatique, électromagnétique |
Angle de champ | 29-5,4° (sur reflex APS-C Pentax) |
Construction | 14 éléments en 11 groupes |
Distance minimale de mise au point | 0,95m |
Grossissement | 0,30x |
Diamètre de filtre | 58mm |
Type de monture | KAF4 |
Poids | 442g (471 g avec pare-soleil) |
Dimensions | Longueur 76,5mm Diamètre 89mm |
Accessoires fournis | - pare-soleil (PH-RBK 58) - bouchon avant (O-LC 58) - Bouchon arrière |
Température de fonctionnement | -10°C à 40°C |
Humidité maximale pour fonctionner | 85% sans condensation |
Accessoires en option | Etui S80-120 |
Formule optique

La formule optique est organisée autour de 14 éléments répartis en 11 groupes. Il y a une lentille de type ED (à faible dispersion) qui sert à corriger les aberrations chromatiques et augmenter la netteté et le rendu des couleurs. On pourra s’interroger sur l’absence de lentilles asphériques et l’influence sur les performances optiques en périphérie de l’image. Ce sera à vérifier durant les tests.
Diaphragme et contrôle électromagnétique
Le diaphragme est composé de 9 lamelles et est de type électronique. Il s’agit là du tout premier objectif en monture K disposant d’un système électromagnétique de contrôle du diaphragme.
Ce système est censé améliorer considérablement le contrôle de l’ouverture pendant l’enregistrement d’un film. Il permet de modifier le réglage d’ouverture « automatiquement et souplement, même lorsque la luminosité du sujet change brutalement pendant l’enregistrement » (Source Ricoh).
Selon le constructeur, cet ensemble de caractéristiques nouvelles assure un suivi fluide de l’autofocus, en toute discrétion quant au niveau de bruit. Nous verrons ce qu’il en est sur le terrain.

Le moteur PLM
Le DA 55-300 PLM a une structure télescopique. Mais il bénéficie d’une mise au point interne qui n’intervient pas sur cette longueur. Selon le constructeur, cette MAP interne a permis de réduire de 93,6 %* le poids de la lentille de mise au point par rapport à la version précédente. Le déplacement de cette lentille est contrôlé « à l’aide d’un moteur par impulsion (PLM) relié directement à une vis pilote » (Source Ricoh).

La distance minimale de mise au point a été réduite à 0,95 m contre 1,40 m pour ses prédécesseurs.
Qualité de construction
La construction du DA 55-300 PLM est à base de polycarbonate. Elle semble résistante. On appréciera la construction WR, ce qui lui permettra de résister aux poussières et à l’eau. Pratique si vous partez en safari ou en randonnée.
Il bénéficie d’une motorisation interne de type PLM, un moteur à impulsion (pulse motor), une nouveauté mise au point par Ricoh Imaging. Il y a un impact significatif en termes de rapidité. Accessoirement, ce type de moteur est nettement plus silencieux.
Côté optique
PENtaxKlub ne disposant pas de laboratoire, nos tests ne sont pas mesurés par des outils. Nous souhaitons apporter un point de vue utilisateur et essentiellement photographique. Nos commentaires et note technique sont donc le fruit d’une analyse visuelle.
A noter que pour tout objectif, même le meilleur, il est toujours possible d’obtenir des imperfections visuelles (et plus particulièrement avec les AC), quelles que soient la focale et/ou l’ouverture.
Images de test
Toutes les photos utilisées pour les tests ont été prises en RAW (PEF ou DNG) et, sauf mention explicite, n’ont pas été développées (brut capteur) ou retouchées.
Aberrations chromatiques et flare
Tout objectif est susceptible de produire des aberrations chromatiques (AC) et du flare.
Les AC apparaissent sous forme d’une frange violette (ou verte), désagréable à l’œil. Elles se forment quand les 3 couleurs de la lumière blanche (Rouge, Vert et Bleu) traversent une lentille, se séparent et ne se rejoignent pas au bon endroit pour produire une image nette. Le flare se manifeste dans certaines conditions de lumière, comme, par exemple, quand le soleil envoie ses rayons en biais sur l’objectif.
C’est pourquoi nous préférons juger un objectif dans des situations d’images courantes et non exceptionnelles.
Quelles que soient la focale et l’ouverture, le DA 55-300 mm PLM WR RE est très peu sensible aux aberrations chromatiques. Elles sont quasi inexistantes sur nos photos de test et ne se rencontrent que si l’on cherche véritablement les conditions pour les voir apparaître. Et ce n’est généralement pas le but recherché par les photographes. Toutefois, quand on y parvient, on se rend compte qu’elles sont relativement minimes et faciles à corriger en post-traitement.
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Ce zoom semble également peu sensible au flare, surtout si l’on utilise son pare-soleil (fortement recommandé ! (voir images ci-dessus).
Distorsions
La distorsion est peu importante, mais tout de même visible (en coussinet). En pratique, elle sera peu gênante si l’on n’agrandit pas trop les images.
Homogénéité et netteté de l’image
Pour ce qui concerne la netteté, elle est bonne mais on aurait pu souhaiter mieux. Il nous semble que les images obtenues par la version HD de ce zoom étaient légèrement meilleures de ce point de vue, avec des couleurs plus franches et mieux contrastées. Toutefois, les conditions de test étant différentes, il est difficile de se prononcer avec certitude. Quoi qu’il en soit, les images fournies par cette version PLM WRE (elle aussi HD) sont d’un excellent niveau compte tenu du positionnement de ce zoom dans la gamme Pentax. Un point à noter : les bords de l’image paraissent meilleurs que sur les anciennes versions.
Rassurons ceux qui avaient pu rencontrer des problèmes de netteté selon le cadrage (portrait ou paysage) avec les versions précédentes. La nouvelle version ne semble pas affectée par ces problèmes. Nous ne les avions pas rencontrés non plus nous-mêmes avec ces versions précédentes. La netteté est identique, que l’on cadre horizontalement ou verticalement.
Bokeh
Bokeh à 210mm f:7.1 | Bokeh à 210mm f:11 |
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Le DA 55-300 mm ED PLM WR RE n’est pas un objectif estampillé macro. Pour autant il présente un bokeh intéressant. Même à l’ouverture de 7.1 il est relativement fondu et agréable. Bien sûr, il est moins fondu à f:11 mais reste très acceptable. En fait, tout dépend du fond, d’où l’importance de bien choisir celui-ci ou, au moins, de bien le valoriser.
Comportement en mode vidéo
Le DA 55-300 mm PLM WR RE est, nous l’avons dit, doté d’un diaphragme à contrôle électromagnétique. Celui-ci aux dires de Ricoh Pentax est censé améliorer grandement la gestion de l’autofocus en prise de vue vidéo. De même, il doit permettre une meilleure gestion de l’ouverture.
Malheureusement, cela doit nécessiter une bonne pratique de la vidéo avec un APN, car, sur le terrain, nous n’avons pas vraiment constaté ces améliorations. Certes, les vidéos obtenues sont exploitables, mais la prise de vue n’est pas facile.
En effet, pour assurer un suivi autofocus correct, il faut réunir plusieurs conditions.
L’AF de l’appareil doit tout d’abord être réglé en mode de suivi continu (AF-C). Il faut obligatoirement garder le doigt en permanence sur le déclencheur pour que l’AF s’adapte en continu. Si l’on veut zoomer, alors la prise de vue devient assez chaotique. En effet, il faut tenir l’appareil et déclencher d’une seule main, pendant que l’autre actionne la bague de changement de focale. Or, celle-ci, comme nous l’avons dit ci-dessus, présente une telle fermeté que le zooming occasionne des à-coups. Il en résulte des tressautements de la vidéo comme on les constate avec les vidéastes débutants. Une certaine fermeté n’est pas forcément un inconvénient, à condition qu’elle n’entrave pas le mouvement progressif du zooming. Dans ce cas, c’est même un point positif. Mais la fermeté constatée, sur plusieurs exemplaires du zoom, nous est apparue excessive. Peut-être cette bague de zooming s’assouplit-elle avec le temps ? On ne peut que l’espérer, en souhaitant aussi que ce temps soit court !
Cet inconvénient mis à part, les images vidéo sont d’une qualité tout à fait acceptable chez un constructeur qui n’a pas fait du mode vidéo une priorité sur ses produits.
Tarif et Concurrence
Le DA 55-300 mm PLM WR RE est vendu, au moment de ce test, 449 € (Prix Ricoh-Imaging). Les concurrents de cette nouvelle version, sur le plan de l’amplitude de la plage de focales, sont toujours les mêmes :
- Chez Sigma, ce sont les deux zooms 70-300 mm f/4 – 5.6 (l’un APO, l’autre pas), dont le prix est largement inférieur à celui du Pentax.
- Chez Tamron, c’est le zoom 70-300 f/4 – 5.6, vendu à peine plus de 100 €.
Mais la qualité d’image fournie par ces concurrents n’atteint pas tout à fait celle du Pentax. De plus, ce dernier est doté d’une technologie différente et plus moderne illustrée notamment par un diaphragme à contrôle électromagnétique. Et enfin, sa plage de focales est plus large.
[Mise à jour 2020] : les zooms Sigma et Tamron indiqués ci-dessus ne sont plus fabriqués en monture Pentax K. On ne peut donc plus les trouver que sur le marché de l’occasion.
Conclusion
Le DA Pentax 55-300 mm ED PLM WR RE inaugure, dans la marque, une nouvelle série d’objectifs à contrôle électromagnétique du diaphragme. Nul doute qu’il aura des « frères » dans la gamme future des objectifs Pentax. Ce nouveau contrôle du diaphragme est la principale nouveauté par rapport à ses prédécesseurs de « range » identique.
Ce zoom, bien plus compact que ses aînés en position de repos, présente des qualités intéressantes pour qui n’a pas les moyens de s’offrir les « ténors » de la gamme Pentax que sont les D FA* 70-200 mm f:2.8 et D FA 150-450 mm f:4.5-5.6. C’est un objectif grand public, certes, mais qui est capable de fournir de bonnes images. Très utile pour partir léger ! Son utilisation en vidéo n’est en revanche pas très aisée.
Ce qui est bien | Ce qui est moins bien |
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Note
Note globale | 82/100 |
Galerie
Les photos de la galerie peuvent avoir fait l’objet d’un développement.
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Crédit photos : © Micaz – Les images sont la propriété de l’auteur (sauf précision) – Cliquez pour agrandir
2 réponses
Merci Mika.
Pour moi la vitesse de l’AF est tout simplement sidérante entre 55 et 135mm !
Je me permet de rajouter à ton article les étagement des ouvertures :
f/4.5 : 55 => 135mm
f/5,6 : 135 => 260mm
f/6,3 : 260 => 300mm
J’ai l’impression que la qualité optique est très bonne dès la PO, les AC très contenues, et le piqué excellent !
Quant au bokeh, il me semble meilleur que celui de ses prédécesseurs, sachant qu’un 1/3 d’IL ne se voit pas dans la vraie vie !
Bonjour et merci pour ce message et aussi pour l’étagement des ouvertures.
Oui, la qualité des images est bonne à très bonne et ce 55-300 souffre de très peu de défauts. Et ces défauts, en photo, ne sont pas rédhibitoires !
Le bokeh était déjà très bon avec la toute première version, le piqué aussi, selon mon expérience.
Micaz (et non Mika… moi, je ne chante pas, et il vaut mieux ! mdr)
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