Le test du SMC Pentax-FA★ 300 mm F4.5 ED (IF) a été effectué sur un Pentax K-1
Le SMC Pentax-FA★ 300 mm F4.5 ED (IF) est apparu sur les étals des revendeurs photo en 1991. C’était donc il y a 25 ans, à l’époque où les reflex numériques n’existaient (et encore !) que dans la tête de quelques chercheurs. Quel est, dans le monde numérique d’aujourd’hui, l’intérêt de ce téléobjectif renommé ? Nous allons essayer d’y voir un peu plus clair.
Nous remercions le lecteur de PentaxKlub qui nous a prêté son exemplaire pendant quelques jours.
Présentation de l’objectif FA★ 300 mm F4.5 ED(IF)
Généralement, les téléobjectifs se rappellent, par leur poids, aux bons souvenirs de leurs utilisateurs. C’est surtout vrai si on les « promène » toute une journée devant son boîtier, a fortiori s’il s’agit du K-1. Ce boîtier, rappelons-le, pèse déjà un bon kilo !
Ce FA★ 300 mm F4.5 ED (IF) ne se fait pas trop sentir : il ne pèse « que » 935 g, c’est-à-dire 140 grammes de moins que l’actuel DA★ 300 mm testé par ailleurs. Ses dimensions sont également inférieures, tant en diamètre qu’en longueur (73 mm x 160 mm), à celles de son successeur (83 mm x 184 mm).
Comme souvent à l’époque, l’extérieur est de couleur beige. Cette couleur est relativement fragile et se marque facilement : il n’est pas rare d’y voir des traces noires laissées par les frottements.
Les bagues de diaphragme et de mise au point sont de couleur noire. La bague de mise au point, recouverte de caoutchouc au contact agréable, est suffisamment large pour être actionnée aisément.
La motorisation de la mise au point est assurée par le boîtier. La mise au point elle-même s’effectue sans allongement de l’objectif, de façon interne (IF).
Ce FA★ 300 mm comporte dans sa formule optique 3 lentilles en verre ED (« Extra low Dispersion ») pour minimiser les aberrations.
Le pare-soleil se fixe par baïonnette en matière plastique. La manœuvre est assez malaisée et il faut s’y reprendre plusieurs fois pour parvenir à le fixer correctement, surtout si la baïonnette est quelque peu usée.
Prise en main
La prise en main de cet objectif s’effectue très facilement : il s’avère très bien équilibré sur le boîtier K-1 utilisé. L’ensemble représente un poids certes respectable (plus de 2 kg), mais facilement manipulable. Attention toutefois à ceux qui voudraient le transporter en billebaude avec la seule courroie de cou : les cervicales se manifesteront assez rapidement !
Pour cette utilisation, on recommandera plus volontiers un harnais. Ce type de portage est moins douloureux pour les cervicales puisque l’objet transporté pèse alors sur les épaules uniquement.
L’utilisation des 2 bagues (diaphragme et mise au point) s’est avérée facile. La bague de diaphragme est bien crantée, celle de mise au point présente une fermeté suffisante, mais pas excessive.
En autofocus, la mise au point s’est avérée très rapide et précise sur le K-1.
De fait, le seul petit problème concerne la fixation du pare-soleil évoquée plus haut.
Le FA 300 mm f/4.5 côté technique
Nom | SMC Pentax-FA* 300mm F4.5 ED(IF) |
Identifiant produit | 24400 |
Focale | 300mm |
Ouverture maximale | f/4.5 |
Ouverture minimale | f/32 |
Monture | KAF |
Distance minimale de mise au point | 200cm |
Système de Mise au point | AF (« screwdrive ») |
Mise au point interne | Oui |
Bague de diaphragme | Oui |
Diaphragme | Automatique, 8 lamelles |
Grossissement | 0.17x |
Construction | 9 éléments, 7 groupes (3 lentilles ED) |
Angles de vue | APS-C : 5.5° / 4.6° Full-frame : 8.2° / 6.9° |
Quick-Shift | Non |
Diamètre de filtre | 67mm |
Pare-Soleil | MH-RBC67 |
Dimensions (Longueur x Diamètre) | 160mm x 72,5mm |
Poids | 935g |
Protection tout temps | Non |
Etui | S90-160 |
Traitement multi-couches | SMC |
Années de production | 1991 - 2004 |
La formule optique regroupe 9 éléments en 7 groupes. On notera surtout la présence de 3 lentilles ED (à faible dispersion), qui permettent de réduire les aberrations chromatiques et augmenter la netteté et le rendu des couleurs.
Le diaphragme est composé de 8 lamelles, permettant ainsi un bokeh très harmonieux.
Ce FA★ 300 mm ne disposant pas de moteur intégré, l’autofocus utilise le moteur proposé par le boitier. Le résultat est double avec d’un coté une lenteur dans la mise au point, de l’autre un volume sonore assez important. Attention, la lenteur se mesure essentiellement par rapport aux moteurs SDM modernes très rapide. Le temps nécessaire à la mise au point autofocus reste très acceptable.
Côté optique
PENtaxKlub ne disposant pas de laboratoire, nos tests ne sont pas mesurés par des outils. Nous souhaitons apporter un point de vue utilisateur et essentiellement photographique. Nos commentaires et note technique sont donc le fruit d’une analyse visuelle.
A noter que pour tout objectif, même le meilleur, il est toujours possible d’obtenir des imperfections visuelles (et plus particulièrement avec les AC), quelles que soient la focale et/ou l’ouverture.
Images de test
Toutes les photos utilisées pour les tests ont été prises en RAW (PEF ou DNG) et, sauf mention explicite, n’ont pas été développées (brut capteur) ou retouchées.
Le FA* 300 mm n’a été testé que sur le Pentax K-1 et uniquement en mode FF (24×36).
Aberrations chromatique et flare
Tout objectif est susceptible de produire des aberrations chromatiques (AC) et du flare.
Les AC apparaissent sous forme d’une frange violette (ou verte), désagréable à l’œil. Elles se forment quand les 3 couleurs de la lumière blanche (Rouge, Vert et Bleu) traversent une lentille, se séparent et ne se rejoignent pas au bon endroit pour produire une image nette. Le flare se manifeste dans certaines conditions de lumière, comme, par exemple, quand le soleil envoie ses rayons en biais sur l’objectif.
C’est pourquoi nous préférons juger un objectif dans des situations d’images courantes et non exceptionnelles.
Même en prenant des images dans des conditions qui les favorisent, il n’a pas été constaté d’AC importantes. Elles sont négligeables et leur correction en post-traitement en sera facilitée.
Si les aberrations chromatiques sont très discrètes, le flare est nettement plus visible comme le montre l’image ci-dessous. L’utilisation du pare-soleil est donc fortement recommandée.

Vignetage
Aucun vignetage n’est décelable à l’œil nu, et ce, quelle que soit l’ouverture.
Homogénéité et netteté de l’image
Cet objectif assure une excellente netteté des images. Le contraste se situe en léger retrait. Mais il faut garder à l’esprit que c’est un objectif construit pour la photo argentique. Depuis, les traitements des verres ont été considérablement modifiés et améliorés. Notre habitude de visualiser des images numériques pourrait fausser quelque peu le jugement que l’on pourrait émettre sur ces objectifs « anciens ». Objectivement, si l’on peut s’exprimer ainsi, les images produites par le FA* 300 mm sont de très bon niveau.
Distorsion
Aucune distorsion n’est décelable en utilisation courante. Si elle existait, seules des mesures de laboratoire pourraient la mettre en évidence.
Bokeh
Comme le montre l’image ci-dessous, le bokeh produit par le FA* 300 mm f : 4.5 est agréable et bien fondu.

L’objectif est donc apte à donner toute satisfaction en proxi-photographie. Il conviendra toutefois de noter, dans ce domaine en particulier, que la distance minimale de mise au point est de 2 m. Dans ces conditions, il sera sans doute nécessaire de « cropper » assez fortement lorsque l’on photographiera, par exemple, des libellules ou des papillons. Et bien davantage encore pour des insectes plus petits. Et dans ce cas de figure, pour peu que la lumière ne soit pas très abondante, la nécessaire montée en ISO provoquera inévitablement un bruit numérique non négligeable. Ceci aussi bien en photo d’insectes qu’en photo d’oiseaux par exemple, comme le démontre l’image ci-après, prise à 6400 ISO.

Tarif et Concurrence
Cet objectif n’étant plus fabriqué depuis 2004, on ne peut le trouver que sur le marché de l’occasion. Sa cote actuelle varie, selon son état, entre 450 et 650 € environ. Le DA* 300 mm f/4 actuel, compatible avec le plein format, se trouve parfois, d’occasion, à un prix à peine supérieur, entre 700 et 750 €. Dans cette hypothèse, nous ne pourrions que vous conseiller le plus récent qui présente notamment 2 avantages. Le premier est son ouverture légèrement supérieure. Le second est une qualité d’image exceptionnelle due en partie à de meilleurs et plus modernes traitements des verres des lentilles.
Conclusion
Le SMC Pentax-FA* 300 mm F4.5 ED(IF) a constitué, indéniablement, un excellent téléobjectif pour la photo argentique. Le passage au numérique fait apparaître quelques limitations, surtout à des sensibilités élevées, mais cette optique reste pleinement utilisable sur des boîtiers récents. Si on ne la possède pas déjà, il sera sans doute préférable d’opter pour la version DA*. Mais, si on la trouve en occasion à un prix avoisinant les 500 €, alors elle peut devenir une alternative à ne pas négliger.
Ce qui est bien | Ce qui est moins bien |
|
|
Note
Note globale | 85/100 |
Galerie
Les photos de la galerie peuvent avoir fait l’objet d’un développement.
Crédit photos : © Micaz – Les images sont la propriété de l’auteur (sauf précision) – Cliquez pour agrandir