La prise en main du Pentax FA 50 mm f/1.4 a été effectuée avec un boîtier Pentax K-1
Depuis 2 ans, les occasions de tester le Pentax FA 50 mm f/1.4 ont été légions. Au tout début, ou en profitant de l’arrivée du K-1. Ce n’est qu’aujourd’hui que notre test est enfin disponible.
Le FA 50 mm f/1.4 est un petit objectif fort apprécié par de nombreux photographes en studio, un de ses domaines de prédilection. Evidemment, il reste utilisable pour bien d’autres usages. A ce jour, et bien qu’un DFA* 50 mm f/1.4 ait été annoncé récemment au salon CP+ (Japon), il reste un des rares 50 mm en monture K encore fabriqué, dédié aux Full Frame, argentiques ou numériques. Sans oublier qu’il est utilisable, comme tous les FA et DFA, sur des boitiers de type APS-C, avec un même champ visuel d’environ 77 mm.
Alors, malgré son ancienneté, que vaut cet objectif ?
Présentation du FA 50mm f/1.4
Il s’agit d’un objectif de conception ancienne qui, dans cette version, a été mis en vente en 1991, alors que Pentax avait encore des boitiers argentiques à son catalogue. Et son aspect est en adéquation avec l’époque. Comme en témoigne l’indicateur de mise au point où la persistance de la bague d’ouverture (avec la position A).
Son poids de quelques 220gr est très raisonnable, surtout associé au K-1. L’ensemble propose une prise en main équilibrée, agréable en studio. L’ouverture est de f/1.4 avec une focale de 50mm pour un plein format (environ 77 mm sur un APS-C).
Les verres sont de type SMC, un traitement spécifique de type multicouche, permettant de limiter les effets de lumières parasites (flare, etc.). Une technologie maintenant datée, qui a été remplacée chez Pentax par des verres de type HD. Cela ne veut pas dire que la verrerie est de mauvaise qualité, juste que les normes de fabrication sont anciennes. Et donc que les résultats obtenus refléteront les choix technologiques d’une époque.
À noter qu’il ne s’agit pas d’un objectif « tout temps », ce qui n’est pas forcément utile si son usage est principalement du studio. A l’extérieur, en cas d’utilisation par temps humide, il conviendra de faire attention.
Prise en main
Ce design extérieur n’est aujourd’hui plus en vogue chez Pentax. La qualité de construction du FA 50mm f/1.4 est basée sur des plastiques « solides », de très bonne qualité, et d’un support en métal. La lentille se déplace vers l’extérieur de l’objectif quand les distances de mises au point sont plus rapprochées.
L’objectif est petit, puisque sa longueur n’est que de 6,5cm. Attention aux grandes mains, les doigts pouvant facilement se retrouver sur les lentilles. Gare donc aux doigts sur les photos. On regrettera l’absence d’un pare-soleil livré avec l’objectif, qui trouverait ici une autre utilité.
Le FA 50 mm f/1.4 ne dispose pas de moteur. Il s’appuie donc sur le moteur interne du K-1 (le « screw drive »). Néanmoins, dans l’ensemble, la mise au point se fait dans un silence relatif et relativement rapidement. Les effets de « pompage » (synonyme d’une mise au point qui a du mal à s’effectuer) restent assez rares. Cet objectif dispose d’une bague de réglage du diaphragme, ainsi que de la position A. Par contre, la fonctionnalité Quickshift (retouche manuelle de la MAP en mode AF) n’est pas disponible sur cet objectif. Il n’est donc pas possible de rectifier manuellement la MAP en mode AF.
Côté technique
PENTAX | 50mm F1,4 SMC | |
Lentilles | ||
Focale | 50mm | |
Equivalent 35mm sur un APS-C | env.76mm | |
Angle de vue | FF : 40° APS-C : 27° |
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Ouverture maximale | f/1.4 | |
Ouverture minimale | f/22 | |
Diaphragme | 8 lamelles | |
Lentilles | 7 | |
Groupes | 6 | |
Distance minimale de mise au point | 0,45m | |
Stabilisation Optique | Non (stabilisation mécanique sur le boitier) |
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Quickshift | Non | |
Moteur | - | |
Autres | ||
Diamètre filtre | NC | |
Tropicalisé | Non | |
Poids | 220gr | |
Dimensions | 65 x 37mm | |
Accessoires | Bouchons avant et arrière | |
Compatible FF | Oui, Objectif Full Frame |
Le FA 50 f/1.4 est un héritier du K 50 f/1.4 de 1975, modernisé à de nombreuses reprises (en version M, A puis F). Sa formule optique est restée longtemps la même, 7 éléments répartis en 6 groupes. Il faudra attendre la version DFA pour voir un grand changement de ce côté. Le diaphragme comporte 8 lamelles, source d’un bokeh plus agréable visuellement.

Evidemment, sa conception n’intègre pas de moteur, il devra utiliser le screw drive du boitier. Avec un niveau sonore proche parfois de la nuisance, il faut bien l’avouer. Il y a aussi un impact sur la rapidité de la mise au point.
Côté optique
PENtaxKlub ne disposant pas de laboratoire, nos tests ne sont pas mesurés par des outils. Nous souhaitons apporter un point de vue utilisateur et essentiellement photographique. Nos commentaires et note technique sont donc le fruit d’une analyse visuelle.
A noter que pour tout objectif, même le meilleur, il est toujours possible d’obtenir des imperfections visuelles (et plus particulièrement avec les AC), quelles que soient la focale et/ou l’ouverture.
Images de test
Toutes les photos utilisées pour les tests ont été prises en RAW (PEF ou DNG) et, sauf mention explicite, n’ont pas été développées (brut capteur) ou retouchées.
f/1.4 | ![]() | ![]() |
f/2 | ![]() | ![]() |
f/2.8 | ![]() | ![]() |
f/4 | ![]() | ![]() |
f/5.6 | ![]() | ![]() |
f/7.1 | ![]() | ![]() |
f/9 | ![]() | ![]() |
f/11 | ![]() | ![]() |
Aberrations chromatique et flare
Tout objectif est susceptible de produire des aberrations chromatiques (AC) et du flare.
Les AC apparaissent sous forme d’une frange violette (ou verte), désagréable à l’œil. Elles se forment quand les 3 couleurs de la lumière blanche (Rouge, Vert et Bleu) traversent une lentille, se séparent et ne se rejoignent pas au bon endroit pour produire une image nette. Le flare se manifeste dans certaines conditions de lumière, comme, par exemple, quand le soleil envoie ses rayons en biais sur l’objectif.
C’est pourquoi nous préférons juger un objectif dans des situations d’images courantes et non exceptionnelles.
Cet objectif est sensible aux aberrations chromatiques, surtout dans les zones avec des transitions de contraste sévères. Les AC sont donc présentes lors de prises de vues en extérieur, dès qu’on a des entrées de lumière de manière latérale. Ces AC sont corrigibles au moyen d’outils dédiés.
De la même façon, le FA 50mm f/1.4 est assez sensible au flare, dans les mêmes conditions d’éclairage. Par contre, il n’existe pas d’outil magique pour les supprimer d’un simple clic.
Vignettage
Entre f/1.4 et f/2, donc avec de très grandes ouvertures, lors de certaines scènes, on peut remarquer un certain vignettage. Mais il s’agit souvent de conditions non classiques, plutôt extrêmes. Dans tous les cas de figures, à partir de f/2, ce problème devient négligeable. On peut le dire, le vignettage est très bien maîtrisé par Pentax.
Distorsion
La distorsion est à peine perceptible en APS-C et à peine plus en FF. Et le peu de distorsion visible est très facilement corrigible à l’aide des outils actuels. Cette absence de distorsion est flagrante sur les visages où, par exemple, le nez ne paraîtra pas élargi à grande ouverture. Ce qui est fortement appréciable quand on fait des portraits ou des plans américains. Il s’agit d’un résultat typique des objectifs standards Pentax, avec une excellente maîtrise de la distorsion en barillet.
Homogénéité et netteté de l’image
La formule optique du FA 50 mm f/1.4 a été conçue et mise au point il y a plus de 40 ans. Il y a eu certes quelques retouches à chaque nouvelle version, mais rien n’a fondamentalement évolué. Même le traitement multi-couche SMC date de 1975. Il est donc logique que, sur le papier, cet objectif soit moins performant que ce que les fabricants sont capables désormais de proposer.
Sans surprise, à f/1.4, on constate que la résolution centrale est correcte, alors que les bords sont mous. Ce qui est caractéristique de presque tous les objectifs conçus à l’époque argentique.
L’image obtenue montre également un niveau relativement bas du contraste. A f/2, le centre s’améliore grandement, ce qui n’est pas le cas des bords. C’est à partir de f/2.8 que l’on constate un très net gain, passant à très bon au centre et sur les bords. A partir de f/4, le centre atteint un niveau que l’on peut qualifier d’excellent. La plénitude de cet objectif est entre f/5.6 et f/7.1. A aucun moment on obtient une homogénéité entre le centre-champ et le bord-champ avant f/2.8 et c’est similaire pour la netteté autour du point focus.
A partir de f/8, la situation se détériore tout doucement, mais on reste avec un centre très bon jusqu’à f/11. Au delà de f/13, on constate de nouveau une mollesse de l’image de plus en plus grande.
Néanmoins, il convient de garder à l’esprit que la conception technique et le revêtement des lentilles influent sur les images. Celles-ci ont souvent un côté crémeux, moins précis dans les zones de détails, contrairement à ce que peuvent proposer les lentilles HD ou les objectifs macro. Pour beaucoup, habitués à la précision chirurgicale des images, cela peut se révéler être un défaut. Pour les amateurs de photo de studio, au contraire, il peut s’agir d’un atout, la peau étant plus crémeuse, avec moins de défauts à corriger.
Bokeh
Le bokeh est agréable, avec des transitions douces. Les 8 lamelles du diaphragme apportent une homogénéité intéressante à l’ensemble
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Tarif et Concurrence
Cet objectif est toujours disponible chez Pentax à un prix raisonnable. La concurrence est principalement interne avec le DFA 50 mm macro et le prochain DFA* 5 0mm f/1.4 qui vient d’être annoncé (et dont on ne connaît pas encore le prix). On ajoutera aussi le DA * 55 mm, partiellement utilisable sur un FF et, dans une moindre mesure, le FA 43/1.9 Limited.
Chez Tamron ou Sigma, c’est le néant. C’est vrai que ces deux marques n’ont quasiment plus rien en monture K dans leur catalogue. Il reste éventuellement le 60/2.8 de Laowa et le 50/1.4 de Samyang, tous deux manuels.
Le photographe en recherche d’autres objectifs pourra s’orienter vers le marché de l’occasion. Là encore, on peut trouver de belles curiosités, mais souvent, il s’agira d’objectifs manuels (comme le KMZ 50/1.7 Zenitar-M par exemple).
Conclusion
Petit, pas lourd et à prix raisonnable, cet objectif est idéal pour bien des situations. Si en studio, il s’avérera souvent parfait, en extérieur il montrera quelques lacunes qui s’avéreront potentiellement rédhibitoires.
La note technique reflète pleinement les aspects négatifs de ce FA 50, au vu des AC et du manque d’homogénéité. Et si son utilisation pourrait s’avérer problématique pour certains en extérieur, force est de constater que le coté crémeux fait merveille en studio. Du moment qu’on ne veuille pas d’un visage où l’on distingue tout.
A l’heure où les utilisateurs souhaitent davantage de piqué, il peut paraître surprenant de recommander un objectif qui s’en démarque. Mais au vu de son rapport qualité/prix, et en l’absence de concurrents intéressants, difficile de s’en passer quand on a besoin d’un objectif dans cette focale.
Ce qui est bien | Ce qui est moins bien |
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Note
Prise en main et ergonomie | 8 | Petit et léger, il est utilisable dans de très nombreuses situations |
Construction et finition | 4 | Construction ancienne mais très correcte et qui semble inusable |
Spécifications (technique) | 9 | Il ne possède pas de moteur, soit. Mais c’est une focale fixe à grande ouverture. De quoi combler |
Qualité image (homogénéité, netteté et distorsion) | 26 | Il faut le fermer au moins à f/2.8 pour avoir des résultats intéressants |
Qualité optique (AC, flare, vignettage) | 20 | A l’aune des objectifs modernes et de notre notation, il souffre avec les AC et le flare en extérieur |
Note globale | 67/100 |
Une note qui s’explique essentiellement par le fait que l’on juge avec des critères qui sont ceux des objectifs numériques modernes. Des critères pas toujours adaptés pour mettre à l’honneur de vieilles optiques. Il n’empêche que cet objectif est capable de très bonnes choses, en extérieur ou en studio.
Galerie
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2 réponses
a-t-on une fourchette de prix approximative sur le 50 mm 1.4 à venir ?
Non. Ce qui a été présenté au CP+ était un simple mokup, même pas un exemplaire unitaire réel. Donc, on ne sait même pas quand il pourrait arriver.
Si je devais prendre une boule de cristal, ce serait une sortie entre mai et novembre, pour un prix d’au moins 1200€. Mais cela n’engage que moi et ne repose sur aucune information.
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