La prise en main du DA ★ 16-50 mm a été effectuée avec un Pentax K-3.
Disponible depuis 2007, le zoom Pentax DA ★ 16-50 ED AL [IF] SDM est, très probablement, l’objectif Pentax le plus sujet à controverses et nous verrons pourquoi dans le corps de ce dossier.
Equivalent d’un zoom d’amplitude 24,5 mm – 76,5 mm en format 24×36, il paraît idéal pour de nombreux domaines photographiques : paysage, photo de rue, portrait de près, notamment.
Présentation de l’objectif
Son poids, 565 g, ne le classe pas parmi les poids-plume, mais il reste somme toute raisonnable compte tenu de ses caractéristiques. Sa construction est solide, de type AW (All Weather), ce qui signifie qu’il est doté de joints lui permettant de résister aux poussières et à l’eau, qu’elle soit liquide ou sous forme de neige. S’il est donc utilisable par mauvais temps – mais pas lors d’une forte tempête – il n’est quand même pas apte à séjourner dans l’eau, ne serait-ce que quelques instants !
En raison de sa construction, dédiée APS-C, cet objectif n’est pas prévu pour fonctionner sur un plein format.
Son ouverture de 2.8, fixe sur toute la plage focale, permet des prises de vue en conditions de lumière dégradées.
La distance minimale de mise au point est de 30 cm.
Compatibilité avec le format 24×36
Si on le monte sur un boîtier 24×36 (expérience réalisée sur un boitier argentique ME Super), l’image dans le viseur, à 16mm, est affectée d’un très fort vignetage : seule une petite portion centrale de l’image est utilisable. Ce vignetage s’atténue progressivement avec la montée en focale, sans jamais totalement disparaître. Les annonces par Pentax de fonctions de « crop » automatique sur le futur boîtier full frame, laissent penser que cet objectif sera aussi utilisable alors que jusqu’à maintenant cette probabilité était nulle : bien sûr, nous ne manquerons pas de le vérifier dès la sortie de celui que tout le monde appelle le « futur K-1 ».
Sa fonctionnalité Quick-Shift permet d’affiner la mise au point manuellement après mémorisation de l’AF. Cette particularité est généralement appréciée des utilisateurs pour retoucher la mise au point sans quitter le mode autofocus.
Les problèmes rencontrés
Comme il est indiqué plus haut, Pentax l’a doté d’un moteur silencieux SDM, mais qui a rencontré quelques déboires par le passé. Les très (trop) nombreux exemplaires ayant connu une panne de cette motorisation, surtout avant 2012, ont jeté une ombre très noire sur ce zoom pourtant qualitatif lorsqu’il ne rencontre pas ce problème.
De nombreuses hypothèses ont été émises sur ces pannes répétitives, sans que jamais Pentax ne communique sur les raisons réelles qui les engendrent. Il se murmure, toutefois, qu’il s’agirait d’une erreur de conception : la lentille « autofocus » serait d’un poids trop important pour la puissance développée par l’électro-aimant qui la commande. Par ailleurs, un mauvais positionnement de la cellule gérant l’AF serait à l’origine d’un certain nombre de problèmes de front focus ou back focus.
Quoi qu’il en soit, les exemplaires réparés jusqu’en 2012 l’ont probablement été avec des pièces identiques aux pièces d’origine, ce qui pourrait expliquer le retour de ces pannes après quelques mois d’utilisation.
Du mieux depuis 2012
Toutefois, il semble que sur les exemplaires construits à partir de 2012, le problème du SDM a été résolu. De fait, depuis cette date, il y a eu moins de retours en SAV, mais cela peut aussi s’expliquer par la perte de confiance des utilisateurs – largement « boostée » par les commentaires sur les forums – qui ont boycotté cet objectif. On notera que Pentax prône désormais le moteur DC, un peu plus bruyant mais aussi rapide. Malgré cela le dernier objectif sorti, le zoom 24-70mm f2.8, est, aux dires-mêmes de Pentax, doté d’une motorisation SDM. Est-ce la même que précédemment, une nouvelle version, ou l’adaptation de la motorisation de Tamron (donc est issu partiellement ce 24-70) ? Personne ne le sait avec certitude, sauf chez Ricoh-Pentax, évidemment, mais la communication à cet égard a été nulle à notre connaissance.
Un autre problème a parfois été rencontré : l’impossibilité de zoomer au-delà de 30mm. Ceci semble dû au déplacement intempestif d’un joint qui vient bloquer la bague de zooming.
Il faut bien admettre que tout cela fait un peu désordre pour un objectif de ce prix. Force toutefois est de reconnaître que, lorsqu’il fonctionne normalement, il est capable de produire des images de grande qualité.
Principales caractéristiques techniques
Prise en main
Aucun retraitement n’a été effectué sur les images de ce dossier sinon un redimensionnement et l’ajout d’un filigrane.
Comme vous le savez désormais, si vous nous suivez, sur PENtaxKlub, nous ne faisons pas de tests techniques. Pour plusieurs raisons. Tout d’abord, ce n’est pas notre vocation. Nous souhaitons apporter un point de vue utilisateur et essentiellement photographique. De plus, nous ne sommes absolument pas équipés pour effectuer les batteries de mesures faites par les laboratoires spécialisés et nous ne comptons pas aller dans cette direction. Si donc vous intéressent les nombres de paires de lignes, les pourcentages précis de distorsion et d’AC, nous ne saurions trop vous conseiller de visiter les nombreux sites qui ont publié des données à ce sujet.
Aberrations chromatiques, distorsion, netteté et flare
Distorsion
Une focale de 16mm, sur un APS-C, est, grosso modo, l’équivalent de 24mm en FF sur un boîtier Pentax (coefficient de conversion environ 1,5). C’est donc déjà ce que l’on nomme un « grand-angle », qui permet d’avoir une vision « large » de la scène photographiée. Il existe toutefois des inconvénients et le plus important est sans aucun doute la distorsion, même si de nos jours elle peut être corrigée, au moins partiellement, par nombre de logiciels de post-traitement (LightRoom, DXO ViewPoint, ShiftN (ce dernier uniquement pour Windows), etc.) ; il en résulte toutefois une perte du champ visuel.
Le 16-50 n’échappe pas à la règle : la distorsion (en barillet) est très visible à 16mm : les lignes horizontales paraissent alors courbées. Mais elle disparaît rapidement en montant en focale.
Aberrations chromatiques
Toujours à 16mm, on rencontre quelques aberrations chromatiques ainsi qu’une perte de définition sur les bords de l’image. Mais c’est loin d’être aussi désastreux que certains ont bien voulu l’affirmer et c’est assez classique avec ce genre de zooms. Fermer à 5.6 ou 8 suffit à résoudre le problème.

Vignetage / Flare
Le vignetage, perceptible à pleine ouverture, diminue fortement dès f/4 et disparait à f/5.6. Dans ce domaine, il ne fait pas aussi bien que son principal concurrent, le Sigma 17-50mm F/2.8. Toutefois, dans la pratique, ce ne sera guère gênant, sauf si l’on shoote des surfaces unies.
Concernant le flare, tout dépend de la source de lumière et de son orientation (voir images ci-dessous).



Le 16-50mm Pentax dispose d’un excellent pare-soleil en forme de tulipe, et qui comporte un petit volet amovible pour permettre de manipuler un filtre polarisant par exemple : selon le cas, le flare peut en être notablement diminué.
Au centre de l’image, la définition est excellente sur toute la plage de focales, avec toutefois une petite baisse à 50mm. Globalement, cet objectif est apte à produire des images de haut niveau : on n’en attendrait pas moins d’un zoom de ce prix !
Toutes les images ci-dessous ont été prises à 100 ISO, appareil sur pied, déclenchement par télécommande. Aucun recadrage n’a été effectué en fonction des focales. Temps ensoleillé mais ciel partiellement voilé. Lumière du matin (11h).
Images à 16mm
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Autres images à 16mm :


Images
Bokeh
Grâce à un diaphragme (automatique) à 9 lames, le bokeh est plutôt agréable dans cette gamme de focales, surtout, logiquement, à 50mm et aux grandes ouvertures. Il est progressif et équilibré. Mais, dans cette gamme de focales, la qualité du bokeh n’apparaît pas comme un argument de premier plan.
Ouverture F/2.8 | Ouverture F/9 |
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Concurrence
Dans la catégorie des zooms trans-standards, la concurrence est désormais nombreuse.
Chez Pentax tout d’abord :
- DA 16-85 qui a contre lui une ouverture glissante mais une fiabilité et une rapidité de mise au point des plus satisfaisantes.
- DA 17-70 qui semble proche du 16-85 en terme de range et ouvre à f/4 constant. Ses défauts sont d’être de conception déjà ancienne et de ne pas être WR. A noter qu’on le trouve souvent en déstockage chez de nombreux revendeurs.
- DA 18-135, lui aussi WR, qui a un range plus grand et qui est beaucoup moins cher. Mais il est moins bon qualitativement.
Chez les constructeurs indépendants, il se heurte aux 17-50mm f/2.8 (non WR) chez Sigma comme chez Tamron , et, chez Sigma seulement, au 17-70mm f/2.8-4 DC Macro HSM Contemporary.
Cet objectif est livré avec son pare-soleil en corolle (diamètre 77mm) et un étui souple.
Conclusion
Les Plus
- Un range 16-50 mm intéressant pour le voyage et qui permet de faire face à de nombreuses situations.
- Le QuickShift, qui permet une retouche manuelle de la mise au point
- Des aberrations chromatiques contrôlées
- La netteté et le contraste homogène
- La construction résistante aux intempéries et aux poussières
- La qualité de construction pour cette gamme
- Le moteur de mise au point silencieux
- La qualité des images produites.
Les moins
- Sa réputation d’objectif fragile et sujet à problèmes
- Son prix (1 099 € sur le site de Ricoh Imaging, moins de 1 000€ sur d’autres sites, à la date de rédaction de ce dossier) qui se heurte au tarif bien plus raisonnable de ses concurrents, pour une qualité somme toute comparable.
- Des aberrations chromatiques à pleine ouverture et des bords d’image en retrait, qualitativement, par rapport au centre.
- Par conception, il n’est pas prévu pour couvrir le format 24×36.
Note
81/100
(Notation 2018)
Appréciation PENtax Klub
Galerie







Crédit photos : © Micaz & Valia – Les images sont la propriété de l’auteur (sauf précision) – Cliquez pour agrandir
Robert COLIN
11 janvier 2016 at 14 h 48 minBonjour.
Et que penser de feu le 16-45 mm f:4 encore disponible en neuf (3 exemplaires à cet instant chez Amazon pour 212€) ?
DxOMark lui attribue une note globale de 18 contre seulement 15 pour ce 16-50 (testé avec le K3).
Robert
Mica
11 janvier 2016 at 16 h 30 minBonjour,
Il ne vous aura pas échappé que les notes de DxO tiennent compte du prix de l’objectif. Et dans ce domaine, le 16-50mm f/2.8 (environ 1 000€) est très nettement désavantagé par rapport au 16-45mm qui, vous l’avez noté, ouvre au maximum à f/4 et coûte aujourd’hui près de 5 fois moins cher. De notre point de vue, ils ne sont donc pas comparables, sauf en ce qui concerne la plage focale. Il n’en reste pas moins que ce 16-45mm reste un bon objectif.
Cordialement.
clover
22 avril 2016 at 16 h 44 minA noter que le SDM inclue au final que la technologie du moteur (piézo électrique) et que le DC est un moteur traditionnel ( électromagnétique)
Par contre, sur le 24-70mm DFA, il s’agit d’un « SDM3 de grande taille, puisqu’il s’agit de la version haute gamme Tamron du piézo électrique. Soit un moteur piézo de grande taille qui entoure l’optique contrairement au SDM des 16-50mm et 50-135mm.
Micaz
23 avril 2016 at 0 h 21 minMerci, Clover, pour ces précisions !
v. maltais
29 septembre 2016 at 4 h 19 minJe possède un 17-70 f/4 Pentax et je rencontre le même problème d’auto focus qui est capricieux
Micaz
29 septembre 2016 at 10 h 49 minBonjour et merci pour votre message.
Le DA 17-70mm f/4 a été moins fréquemment touché par le problème de SDM du 16-50, mais il y a eu aussi des incidents, malheureusement, comme en témoigne notre comparatif des trans-standards Pentax.
Nous ne pouvons que vous conseiller de vous adresser au service après-vente de la marque (PM2S), en sachant que l’intervention a un prix…certain !
F.
30 septembre 2016 at 2 h 27 minÀ ma connaissance, les problèmes rencontrés sur le 17-70/4 n’ont pas du tout les mêmes causes que ceux rencontrés sur le 16-50. Ils ont plutôt deux autres origines :
– les moteurs SDM de premières générations ont tendance à moins bien fonctionner avec le temps, si on ne les utilise pas sur de longues périodes. Une sorte de fatigue qui s’installe.
– le 17-70 n’est absolument pas tropicalisé. L’absence de tout joint d’étanchéité fait qu’il est sensible à la poussière et l’humidité. Et ces moteurs ultra sonique sont assez sensibles à des présences indélicates.
Le tarif moyen de PM2S pour la main-d’œuvre est de l’ordre de 90€/h. Plus les pièces. Et le devis, si la réparation n’est pas effectuée, est payant. À tenir compte parfois.